"Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné à rouler éternellement, dans le Tartare,
un caillou jusqu'en haut d'une colline sans jamais y parvenir : à peine Sisyphe est-il arrivé près de son but que le rocher roule vers le bas, et tout est à recommencer...
Il faut avouer que certaines vies, (et je ne me place pas dans l'optique philosophique, mais dans la vérité concrète, celle bien palpable du quotidien), ressemblent à s'y méprendre au mythe de Sisyphe.
Alors on peut être tenté de rejoindre
Hégésias de Cyrène qui soutenait qu'il n'y a pas de bonheur possible et que la mort est préférable à la vie (sauf pour le sage à qui toutes deux sont indifférentes), aussi conseillait-il le suicide. « Le bonheur est chose absolument impossible, car le corps est accablé de nombreuses souffrances, l'âme qui participe à ces souffrances du corps en est aussi troublée, enfin la Fortune empêche la réalisation de bon nombre de nos espoirs, si bien que pour ces raisons le bonheur n'a pas d'existence réelle. »
Ou encore Cioran qui considérait que la vie était ridicule, déplorable, une sorte de maladie, une farce. Ainsi, le suicide est une sorte de moyen de rendre la vie supportable. Cioran n'a cependant jamais encouragé le suicide comme solution concrète. Il voyait le suicide plutôt comme une solution abstraite : Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole.
Ou bien, à l'inverse penser comme Camus que même si le suicide était une manière de résoudre l'absurde, il faut le rejeter car il ne faut pas résoudre l'absurde mais l'affronter, par la révolte.
Il n'en reste pas moins que certains jours, l'idée même de devoir recommencer sans cesse la même tâche, sans éspoir de parvenir à quoi que ce soit, sans l'ombre d'un répit, ...Ouuuffffffff.....que C'est DUR.