Chez le dépressif ou le suicidaire, l'envie de vivre, a mon sens et n'en déplaise à certains, n'a jamais disparu. Elle est même plus forte qu'avant.
Devant celui qui manifeste l'envie de mourir, comprenez plutôt envie de Vivre. Car celui qui se veut mort, désir en réalité la mort de sa souffrance, et non sa propre fin. La fin de cette souffrance, (quelle qu'elle soit, même si elle paraît insignifiante pour certains) qui l'empêche justement de vivre. Par conséquent le suicidaire, tout paradoxal qu'il n'y paraît ne souhaite au fond qu'une chose....Vivre ou mieux, Revivre.
Mais alors que faire face à une telle situation.
Essayer de lui redonner le moral...? Impossible tant que la douleur existe.
Faire oublier cette souffrance par le biais d'autres occupations ou motivations ou même souffrances...? Risqué, cela se solde souvent par des échecs, s'il est vrai que le meilleur moyen d'échapper à une drogue, est d'en trouver une nouvelle, ceci ne marche pas avec la souffrance. La souffrance obeit à une lois similaire à l'acoustique. Une douleur plus grande peut momentanément cacher une autre plus restreinte, mais en aucun cas ne l'élimine. Quant à la joie, même une joie immense ne fait pas disparaître une souffrance si cette dernière n'appartient pas au même sphère. Pour exemple, pensez qu'un gain d'argent, même substantiel, ne peut effacer un chagrin d'amour.
Donc ce qu'il convient de faire c'est d'effacer cette souffrance dans son propre sphère, si toute fois cette souffrance est de nature "effaçable". De même façon que pour une maladie, il faut le remède approprié, pour une perte, il faut le regain approprié. Si on souffre de la perte de son chien par exemple, ce n'est pas en achetant une fleure que la douleur s'estompe.
Donc faire oublier une douleur, une perte, un échec n'est pas chose aisé. D'autant plus si cette souffrance est si grande qu'elle met la vie même de la personne en question, même si ce n'est que de "son" point de vue. Car il ne faut pas oublier que le point de vue le plus important, est toujours "son point de vue", le "sien".
Si donc on peut "éliminer" la douleur, alors il ne faut pas hésiter. C'est la seule chose à faire.
Si on ne le peut pas, il faut alors "renforcer" la personne,autant que possible physiquement ( en cas de maladie par des soins même provisoires) et moralement en lui manifestant sans cesse, et j'insiste sur le terme sans cesse, son soutient et son affection pour éloigner au possible la solitude qu'entraîne une grande détresse. La solitude mais également le désespoir mortifiant. En espérant que le temps fasse son oeuvre et que la souffrance finisse par s'estomper, soit par un remède futur (rencontres, médicaments, etc....), soit simplement par le temps qui le dit le poète et comme chacun sait, finit par "tout emporter".
En résumer il faut soit éradiquer le mal, soit endurcir et renforcer le souffrant pour que la balance penche une nouvelle fois du bon côté, et ceci par des moyens "en rapport", avec la situation et la souffrance, et non pas de façon maladroite par des remèdes qui n'ont rien à voir avec le chmilblick. .
Mais surtout, dans le cas où on n'est capable ni de l'un (éliminer le mal), ne de l'autre (renforcer la personne) , la meilleur chose à faire est de : Se Taire.
Il est parfaitement inutile et déstructeur de demander à un dépressif de "se secouer" , de lui dire qu'il a "tort", ou que sa situation pourrait être encore plus mauvaise, et surtout de lui "rappeler" sans arret son état et le mal qu'il peut faire à lui, mais aussi aux autres et à ceux qui soit disant l'aiment..... Le souffrant sait mieux que n'importe qui l'enfer dans lequel il patauge, et regrette sa situation plus que quiconque. Le lui rappeler c'est de L'enfoncer. Faire ceci n'est pas faire preuve d'amour, c'est faire preuve d'idiotie.
Mais surtout n'oubliez jamais......."Je veux mourir", signifie : Je veux vivre.....mais simplement ,autrement.