Petit, je n’ai jamais cru aux histoires de « père Noel », ni aux contes pour enfants.

Plus grand, je n’ai jamais cru aux promesses faciles,  ni à une vie merveilleuse  dans un monde merveilleux.

Mais  je croyais à l’existence d’une sorte de justice. Non pas celle des lois, humaine,  mais à celle  naturelle, ou divine. !

Je pensais qu’une  vie,  ou ce qu’on appelle  un destin,  était soumis à la causalité.et qu’on pouvait prévoir dans ses grands traits, les résultats d’une action ou du moins, une volonté.  Que de la même façon qu’une balle lancée en l’air, finit toujours par retomber sur terre  si elle est soumise à l’attraction, ou bien qu’elle continuerait  indéfiniment sa route en dehors de toute autre force,  une action, finirait toujours par donné le fruit attendu. Qu’un effort, qu’une volonté qui tend vers un but, si elle est suffisamment tenue et appliquée, finirait toujours, plus ou moins par l’atteindre.  Au minima, je ne pensais pas que cette dite volonté, pouvait au final, non seulement ne rien donner mais même parfois donner le résultat inverse à celui rechercher

Bref en résumé, Je croyais en la vertu du mérite. Je pensais que telle la flèche du temps, qui  semble aller toujours dans le même sens, du passé vers l’avenir,  la flèche de la volonté ne pouvait aller que dans le sens de cette dite volonté.

Or je me trompais. Et lourdement !  Que d’actions au départ sensées positives débouchant sur des résultats négatifs. Que de volonté de construire finissant par tout détruire ! Que de chemins pavés de bonnes actions et menant à l’enfer!

Oui je me trompais.

 Je n’aspire pas à la justice,  elle est chimère. Tout au plus un idéal. non, je parle de mérite. De ce qui est logiquement « dû » à un effort fourni et appliqué dans la bonne direction. Mais que d’efforts perdus, d’actions inutiles, de temps perdus à poursuivre des buts pourtant  facilement atteints par d’autres moins « méritant ». Et il n’y a aucune subjectivité dans mon propos. Je ne parle pas de sentiment de mérite mais de la vraie nature d’une réussite. Devant la même épreuve, de deux individu dotés des mêmes forces, un réussit et l’autre échoue.( et pire parfois l’individu le moins doté réussit alors que l’autre non) . Si j’ai su très tôt, presque d’instinct que la justice n’est qu’une conception humaine,  c’est plus tard que j’ai compris que la notion de mérite, n’a aucune réalité extérieure, qu’elle n’est qu’une invention d’esprit, une promesse d’espoir faite aux faibles et utilisée depuis des lustres par les puissants, les politiques et manipulateurs (travailler plus, pour gagner plus ! mériter son pain ou sa place!  etc…) et les religions de toutes sortes( paradis, enfer,etc…)

Un rêve merveilleux, vendu au prix fort aux moyens de moult sophismes et mensonges.  

Car à bien regarder, tan qu’il existe une part de chance ou hasard, nulle récompense dépendante directement ou uniquement, de la notion du mérite dans ce monde. Ainsi  si la promesse d’une justice basée sur le mérite nous est donné dans l’autre monde : « Les derniers seront les premiers et les premiers, derniers »,  dans ce monde aussi, les premiers (par le mérite) peuvent et finissent souvent derniers !