Le vivant est intimement lié à son environnement et ne peut survivre sans « l’apport » de ce dernier. Cet apport doit suffire à répondre à ses besoins essentiels. Ces nécessités premières peuvent être comblés de façons conjoncturelles (génétique, habitat naturel favorable, chance ou hasard), ou intentionnelles (action du sujet lui-même ou d’un tiers). Ainsi une plante pousse mieux dans un terreau favorable et un nouveau né grandit mieux avec un apport suffisant de nourriture adéquate. Quoi qu’il en soit, le vivant ne peut se soustraire de l’interaction avec son environnement sous peine de disparaître.
Mais pas uniquement le vivant ! Il en va de même pour chaque chose, concrète ou abstraite.
Un objet par exemple. Comment pourrait-on qualifier l’interaction d’un objet (l’inanimé) avec son environnement ? Qu’il s’agisse d’objet « naturel », ou manufacturé, le plus approprié reste celui qui satisfait le plus et le mieux, le besoin du moment. Autrement dit, celui qui sert le mieux et qui est le plus utile à l’instant T. Non pas toujours à un ou plusieurs individus en particuliers, mais à l’ensemble d’un système en permettant la cohésion de celui-ci. Pierre, cailloux, tronc d’arbre, feuille morte, constructions, outils sophistiqués et j’en passe, de quelque nature qu’il soit, souple, rigide, solide, liquide etc….chaque chose trouve son utilité, à un instant donné et chaque objet correspond à une nécessité. La place, la raison d’être, le dessein ou ce que les anglais appellent si bien « purpose » d’un objet ou d’un être vivant, participe à la trame de son existence et fait de celui-ci ce qu’il est, et rien d’autre. De toutes les possibilités offertes à la matière pour exister, celle qui advient au finale est probablement celle qui aura su le mieux se rentabiliser en répondant au mieux à la demande de l’instant et celle qui survit, est celle qui aura su s’adapter en interagissant au mieux avec toute chose, c'est-à-dire son environnement.
Il en va de même également pour les idées et l’abstrait.
Une idée survient car elle est nécessaire, et parce qu’elle interagit avec son époque. Et plus cette interaction est forte, plus l’idée subsiste. Qu’elle s’avère varie ou fausse par la suite, elle doit avant tout répondre aux besoins qui l’alimentent au moment de sa naissance. La philosophie, la religion, les sciences, et même l’art ne sont que les traductions de besoins fondamentaux de chaque époque.
A supposer donc que cette interaction, de toute chose avec toute chose, soit vraie et partout et pour tout, (telle les lois de la gravité et gravitation), que toute chose soit en interaction permanente avec toute chose, par le fait même d’exister, et que plus cette interaction est forte, plus le sujet s’en trouve « fortifié » dans son purpose , serait-ont encore en droit, d’exiger des preuves de l’existence de cette attraction. Car une telle force devrait se faire sentir partout et par tous.
Or qu’est-ce que cette, interaction, cette connexion, cet attraction portée à son plus haut degré, à son summum d’intensité, sinon de l’amour ?
Qu’est ce que l’amour au fond ? Un mot, une idée, un sentiment…. ? Certainement les 3 et bien d’autres choses, mais avant tout, c’est une connexion. Une force d’attraction, un intérêt particulier et particulièrement puissant qui nourrit et se nourrit, qui fortifie et se fortifie par le biais de sa propre action et tout comme la gravitation, cet attachement extrême, cette attraction si particulière relie les uns aux autres, les êtres et les choses.
C’est un échange sensé qui donne sens.
C’est pourquoi cette attirance, cette connexion n’est, et ne peut être feinte ni forcée, car elle découle de l’existence, de l’essence même de chaque chose. L’amour est la traduction, de ce lien, ce liant qui fait dépendre toute chose de toute chose et assure ainsi la marche de l’univers.
Et si sous forme de constructions et destructions successives et ininterrompues, la vie et la mort permettent chacune tour à tour, le changement, le renouveau, et la continuité de l’univers, si l’impermanence assure la permanence.... Il n’en reste pas moins que rien ne saurait continuer, rien ne saurait durer sans ce lien, cette corrélation, cette collaboration et cette connexion qu’est l’amour.
K.t